The poem comes from Silvestre’s collection entitled
Le pays des roses (1882) where its title is
Mystère. Once again the dating of the song suggests that the composer set the poem from a handwritten copy, or from an early publication in a magazine. Here is the Fauré–Silvestre collaboration at its best. If the gently flowing
Nell personifies one kind of Fauré song,
Le secret is among the best of another genre. This is music that encompasses religious awe or devotion (the composer of the
Requiem can be identified, and the accompaniment often suggests the organ), that is almost always in tempi so slow that it approaches a kind of immobility. This achieves a transcendental effect with minimalist means – in short, a mystery worthy of the poem’s original title. The vocal line, a memorable melody, wistful and heartfelt, is preceded by four crotchet chords; the second of these, on the third degree of the scale, introduces a Gregorian flavour to the music that Jankélévitch compares to the Franciscan fervour to be found in some of Liszt’s piano and vocal music. The same writer finds that the delicacy of the two-bar interludes between Silvestre’s strophes is like ‘the breath of the beloved’. Like Schubert, Fauré has the ability to use the major key to write music that is tinged with melancholy; this silent worship expects, and receives, no reciprocation. Fauré always doubted his own worth and the worth of his work but the following incident, recounted by the composer to Henri Malherbe is revealing: ‘I’d recently finished a song called
Le secret. I played it to Henri Duparc who began to tremble with emotion. The composer of
La vie antérieure began to punch me with his fists shouting “Savage! Brute!” I realized then that
Le secret was something good.’
from notes by Graham Johnson © 2005
Là encore, la date de la mélodie suggère que Fauré mit en musique ce poème—baptisé
Mystère dans le recueil de Silvestre intitulé
Le pays des roses (1882)—d’après une copie manuscrite ou une publication ancienne, dans un magazine. Nous avons ici le meilleur de la collaboration Fauré–Silvestre. Si
Nell, avec sa douce fluidité, incarne un type de mélodie fauréenne,
Le secret, dans son genre, est lui aussi un summum. Voilà une musique qui embrasse la crainte ou la dévotion religieuses (on reconnaît le compositeur du
Requiem, et l’accompagnement évoque souvent l’orgue), qui est presque toujours dans des tempi si lents qu’elle confine à une sorte d’immobilité. Avec des moyens minimalistes, elle atteint à un effet transcendental—bref, elle est un mystère digne du titre original du poème. La ligne vocale, mélodie mémorable, mélancolique et venue du cœur, est précédée de quatre accords en noires, le deuxième, sur le troisième degré de la gamme, insufflant à la musique une saveur grégorienne qui n’est pas sans rappeler à Jankélévitch la ferveur franciscaine de certaines pièces pianistiques et vocales de Liszt. Le même Jankélévitch compare au «souffle de l’aimée» la délicatesse des interludes de deux mesures entre les strophes de Silvestre. Comme Schubert, Fauré sait utiliser le mode majeur pour écrire une musique empreinte de mélancolie; cette adoration silencieuse n’attend, et ne reçoit, rien en retour. Fauré doutait constamment de sa valeur, et de celle de son œuvre, mais l’anecdote suivante, qu’il rapporta lui-même à Henri Malherbe, est révélatrice: «J’avais terminé depuis peu une mélodie appelée
Le secret. Je la jouai à Henri Duparc, qui commença à trembler d’émotion. Le compositeur de
La vie antérieure se mit à me donner des coups de poing en hurlant ‘Sauvage! Brute!’. Je compris alors que
Le secret était quelque chose de bien.»
extrait des notes rédigées par Graham Johnson © 2005
Français: Hypérion
Das op. 23 enthält drei seiner schönsten frühen Lieder: das dritte,
Le secret, hat mit
Lydia einen modalen Ansatz gemeinsam, welcher der Melodie eine entrückte Intimität verleiht, mit Harmonien, die sich bei jedem Schritt weiterentwickeln.
aus dem Begleittext von Jessica Duchen © 2025
Deutsch: Viola Scheffel