When Saint-Saëns took over the piano class at the École Niedermeyer in 1861 he was no less innovative in the teaching of Wagner, Schumann and Liszt to the pupils he inherited there. Among their number were Eugène Gigout, Albert Périlhou and, most notably, Gabriel Fauré. Whilst he was to enjoy lifelong friendship with each of them, it was Fauré with whom he formed a particularly special bond. Although only ten years stood between them the relationship was both filial and that of teacher/pupil. Just as Saint-Saëns was never quite able or willing to relinquish his position of authority, Fauré seems, on the whole, to have accepted it with gratitude. Saint-Saëns did much behind the scenes to secure positions for his protégé and it was not by chance that Fauré later succeeded him as organist of La Madeleine. Following the tragic deaths of his own sons in 1878 Saint-Saëns treated Fauré’s boys, Emmanuel and Philippe, as nephews and Marie Fauré accepted the older man as a member of her family. The
Trois Rhapsodies sur des cantiques bretons (Pèlerinage au Pardon de Sainte- Anne-La-Palud), Op 7, to give the work its full title, were written at Douarnenez in August 1866 and are dedicated to Fauré. Earlier that year Fauré had taken up his first position as organist of St Sauveur in the Breton town of Rennes and was not enjoying life. Saint-Saëns and his friends Henri Regnault, Georges Clarin, Emmanuel Jadin and Ulysse Butin visited the area and were joined by Fauré on a pilgrimage to Sainte-Anne-La-Palud. It was during a boat trip that the ‘thin rustic sound’ of the captain playing local folk tunes on an oboe suggested the
Rhapsodies to their composer.
from notes by Andrew-John Smith © 2012
Lorsque Saint-Saëns reprit la classe de piano à l’École Niedermeyer, en 1861, il se montra tout aussi novateur en enseignant Wagner, Schumann et Liszt à ses élèves, parmi lesquels figurèrent Eugène Gigout, Albert Périlhou et, remarquable entre tous, Gabriel Fauré. Toute sa vie durant, il resta ami avec chacun d’eux, mais le lien qui l’unit à Fauré avait quelque chose de très spécial. Seules dix années les séparaient et pourtant, leur relation tenait ensemble de la filiation et du rapport maître/élève. Jamais Saint-Saëns ne put, ni ne voulut, renoncer à sa position d’autorité, position que Fauré, de son côté, semble avoir globalement acceptée avec gratitude. Saint-Saëns œuvra beaucoup en coulisses pour garantir des postes à son protégé et ce ne fut pas un hasard si Fauré lui succéda à la tribune de La Madeleine. Après la disparition tragique de ses fils, en 1878, il considéra les garçons de Fauré, Emmanuel et Philippe, comme ses neveux, et Marie Fauré l’accepta comme un membre de la famille. Les
Trois Rhapsodies sur des cantiques bretons (Pèlerinage au Pardon de Sainte-Anne-La-Palud) op. 7, pour donner leur titre complet, furent écrites à Douarnenez en août 1866 et sont dédiées à Fauré. Plus tôt cette année-là, celui-ci avait pris ses fonctions d’organiste en l’église Saint-Sauveur de Rennes—c’était son premier poste—mais sa vie ne lui plaisait pas. Saint-Saëns et ses amis (Henri Regnault, Georges Clarin, Emmanuel Jadin et Ulysse Butin) vinrent visiter la région et Fauré se joignit à eux pour un pèlerinage à Sainte-Anne-La-Palud. Ce fut lors d’une excursion en bateau que la «grêle sonorité rustique» du capitaine jouant au hautbois des airs du folklore local inspira à Saint-Saëns ses
Rhapsodies.
Le thème de la première Rhapsodie a été identifié comme étant un «Cantique des missionnaires» et le thème secondaire de la deuxième comme un noël breton. Dans le répertoire organistique postrévolutionnaire, seule la fugue conserva son statut, en tant que musique savante, et, tout comme le Te Deum se prêtait bien à la musique de chasse et à la bataille, le noël convenait aux chants patriotiques. En France, la tradition des noëls organistiques remonte cependant au XVIIe siècle pour culminer, en un sens, dans les œuvres de Daquin. C’est cette tradition prérévolutionnaire que Saint-Saëns reflète dans son op. 7 et, si le matériau thématique de sa troisième Rhapsodie reste à identifier, le premier thème en la mineur et la musette en fa majeur doivent un peu à Daquin. Manifestement satisfait de son œuvre, Saint-Saëns fut prompt à la transcrire pour piano à quatre mains et pour harmonium. Après l’avoir souvent jouée, il y revint en 1891 pour en orchestrer les mouvements extrêmes sous le titre de Rapsodie bretonne (op. 7 bis)—le temps aidant, il avait probablement senti que ces mouvements allaient ensemble. Esthétiquement, ils ont beaucoup en commun et, malgré les deux sections de la partition orchestrale, il s’agit bien là d’une seule et même œuvre. Peut-être Saint-Saëns a-t-il jugé que le deuxième mouvement de l’op. 7 se prêtait moins à l’orchestration mais, vu la taille de l’orchestre déployé, cela semble improbable. Et il est encore plus improbable qu’il n’ait pas trouvé cette œuvre digne d’attention: elle est fabuleuse, d’une sincérité musicale absolument désarmante. Avoir été publiée sous un seul numéro d’opus ne fait pas d’elle une entité musicale unifiée et l’ordre des morceaux reflète ici la pensée du compositeur en 1891.
extrait des notes rédigées par Andrew-John Smith © 2012
Français: Hypérion
Camille Saint-Saëns (1835–1921) war ein frühreifer Pianist und Komponist, und Liszt bejubelte ihn als weltgrössten Konzertorganisten. Er komponierte in den meisten Sparten—zum Beispiel Opern, Symphonien, Solo-Konzerte und Kammermusik—aber obwohl er in Paris eine Organistenstelle hatte bis er 41 war, komponierte er nicht so viel für die Orgel wie viele seiner Zeitgenossen.
Die drei Rhapsodien über bretonische Gesänge, op. 7, wurden in Versionen für Orgel, Klavier 4-händig und Harmonium herausgegeben. Die drei bretonischen Melodien werden in dieser dritten Rhapsodie eine nach der anderen vorgestellt, die erste sanft und nachdenklich, die zweite rustikal und fröhlich, die dritte energiegeladen und tänzerisch. Nach dem Höhepunkt bewegen sich alle drei Melodien langsam zu einem friedvollen Schluss.
aus dem Begleittext von Christopher Herrick © 2015
Deutsch: Andreas Gautschi
Camille Saint-Saëns (1835–1921) fue un precoz pianista y compositor, y como concertista de órgano fue aclamado por Liszt como el mejor intérprete del mundo. Compuso en la mayoría de géneros—óperas, sinfonías, conciertos y música de cámara, por ejemplo—pero, a pesar de ocupar puestos de organista en París hasta la edad de 41 años, no compuso tanto para órgano como muchos de sus contemporáneos.
Las tres Rhapsodies sur des cantiques bretons, op. 7, fueron impresas en las versiones para órgano, piano a cuatro manos y armonio. Las tres melodías bretonas utilizadas en la tercera rapsodia son presentadas una a una: la primera, suave y pensativa; la segunda, rústica y animada; la tercera, enérgica y danzante. Tras el clímax, las tres melodías se van calmando lentamente hasta llegar a una plácida conclusión.
extraído de las notas de Christopher Herrick © 2015
Español: Josep Antoni Peramos Díaz