This enchantingly mournful serenade of a persistent, if unsuccessful lover, is Fauré distilled to the essentials. In this ‘madrigal’ we might imagine the gentle plucking of a lute, although the strength of the bass line, almost a counter-melody in itself, depends on the legato tone of a piano to make its effect. The harmonic plan suggests time-travel; G flat and D natural in the key of F minor add a Gregorian flavour to the cadences. The song’s mood defies easy description: Jankélévitch likens its effect to ‘the smell of the rain on iron balconies on certain October nights’. Despite a textual reference to ‘la saison nouvelle’ autumn does indeed predominate in musical terms; the contemporary
Dans la forêt de septembre (Mendès) shows that Fauré was facing his sixtieth birthday with a mixture of graceful acceptance and sadness. Here even the composer’s choice of Silvestre shows a nostalgia for the past; the poem goes back to the poet’s early published collection,
La chanson des heures (1878). We feel that the gallant Don Ottavio who treads this pathway will always pay court to feminine beauty while dreaming of more youthful days. The poem’s last syllable is dovetailed with a six-bar postlude, a fragmented version of the opening melody that is repeated like a lover’s despondent sigh in a lower register of the keyboard.
from notes by Graham Johnson © 2005
D’une mélancolie enchanteresse, cette sérénade d’un amant opiniâtre, mais éconduit, nous montre un Fauré distillé jusqu’à la quintessence. Dans ce «madrigal», on peut entendre comme le doux pincement d’un luth, même si la puissance de la ligne de basse—presque une contre-mélodie en soi—fait reposer son effet sur le legato d’un piano. Le plan harmonique suggère un voyage dans le temps, sol bémol et ré bécarre, dans la tonalité de fa mineur, conférant aux cadences une saveur grégorienne. Le climat de cette mélodie est un défi à la description et Jankélévitch associe son effet à «l’odeur de la pluie sur les balcons en fer certaines nuits d’octobre». Car, malgré une allusion à la saison nouvelle, c’est bien l’automne qui prédomine musicalement ; à la même époque,
Dans la forêt de septembre (Mendès) prouve que Fauré prenait son soixantième anniversaire avec une acceptation élégante, empreinte de tristesse. Ici, même le choix de Silvestre révèle une nostalgie du passé : le poème remonte à un recueil de jeunesse de l’auteur,
La chanson des heures. On sent que le preux Don Ottavio qui emprunte ce chemin courtisera toujours la beauté féminine tout en rêvant à des temps plus juvéniles. La dernière syllabe du poème est imbriquée dans un postlude de six mesures, version fragmentée de la mélodie initiale qui, tel le soupir abattu d’un amant, est répétée dans le registre inférieur du clavier.
extrait des notes rédigées par Graham Johnson © 2005
Français: Hypérion