Bertrand Boissard
Diapason, France
novembre 2016

Hyperion et ses intarissables "Concertos pour piano romantiques" accostent en Australie. L'enfant du pays, Piers Lane, est au gouvernail. Surnommé "le grand vielil homme de la musique australienne" par le critique Neville Cardus, Alfred Hill fut un stakhanoviste de la composition qui écrivit dix-sept quatuors, neuf symphonies, dix opéras… Le Concerto pour piano en la majeur (1941) évoque Tchaïkovski: les envolées des cordes du premier mouvement se souviennent du Concerto pour piano nº 2 et le finale cite très clairement la Symphonie "Pathétique". Le reste se fait languide, voire languissant. Le troisième mouvement, un Nocturne sous-titré "Hommage à Chopin", file sa petite mélodie éthérée, jouée avec toute la sensibilité possible par Piers Lane. La sonate n'est qu'une première mouture du concerto.

Né à Sydney, George Frederick Boyle (1886-1948) a étudié le piano à Berlin avec Busoni avant d'enseigner au Curtis Institute puis à l'Institute of Musical Art (future Juillard School). Copland et Barber figurent parmi ses élèves. Son concerto (1911) brille d'un plus grand éclat que celui de Hill et exploite mieux les possibilités de l'instrument. C'est Brahms qu'on entend plutôt ici, du moins lors de l'entrée du soliste dans les mouvements extrêmes. L'ensemble laisse une impression de virtuosité assez creuse, malgré toute la palette et l'éloquence de Piers Lane.