Christophe Huss
Le Devoir
septembre 2016

On a failli l’attendre, la découverte flamboyante de l’année, celle qui succède aux Sérénades de Fuchs (Naxos), Trios de Reber (Timpani) et de Röntgen (Champ Hill). Le Quintette avec piano de Ludomir Rozycki (1913) est, en quelque sorte, un quintette de Franck que Franck n’a jamais composé ! Cette intense et brûlante partition, longue de 40 minutes, est celle d’un Polonais de 30 ans, contemporain de Szymanowski, qui, au moment de la composition, avait quitté l’Ukraine pour s’établir à Berlin. Il y acheva cette composition, entamée à Paris, justement. Certes, l’oeuvre regarde davantage vers les années 1890 que vers Debussy, mais peu importe quand l’inspiration est de ce niveau. Le très riche programme couple ce bijou avec un quintette à peine moins intéressant du grand pianiste Ignaz Friedman composé en 1918. Si vous voulez sortir des sentiers battus, avec des oeuvres tombées dans l’oubli, mais irrésistibles, voilà «le» disque.

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