Oscar Peterson? Non, une toccata succincte et étourdissante d’un compositeur russe. Kapoustine, né à Gorlovka (aujourd’hui Horlivka, en Ukraine), a été l’élève du célèbre Alexandre Goldenweiser au Conservatoire de Moscou, remportant son prix de piano en 1961. On ne s’étonnera guère d’apprendre qu’il s’est fait une réputation de pianiste, d’arrangeur et de compositeur de jazz à la fin des années 1950 et qu’il s’est produit à de multiples reprises avec son propre quintette. De 1961 à 1970, il a enchaîné les tournées en Union soviétique et à l’étranger avec l’Orchestre de jazz Oleg Lundstrem. Kapoustine mêle la musique savante occidentale classique et post-classique au langage contemporain du jazz et du rock. Ses premières compositions révèlent un intérêt prépondérant pour le genre du concerto instrumental (elles incluent notamment trois concertos pour piano, un concertino et une rhapsodie de concert pour piano et orchestre). Plus récemment, il s’est intéressé à la musique pour piano seul. Pour l’interprétation de la présente
Toccatina, Marc-André Hamelin insiste sur l’importance d’une parfaite connaissance de toutes les composantes du jazz pianistique. «Il faut vraiment être capable de swinguer correctement et de maîtriser tous les décalages de l’accentuation entre les deux mains. Mais cette pièce en vaut vraiment la peine, car c’est un succès assuré auprès du public.»
extrait des notes rédigées par Jeremy Nicholas © 2001
Français: Josée Bégaud