Bantock s’adonnait à de grandes épopées musicales qui, conçues en un instant, étaient couchées sur le papier en plusieurs années. Ce programme présente des parties de deux de ces épopées. La première fut son cycle de vingt-quatre poèmes symphoniques, fondé sur
The Curse of Kehama de Southey, dont six des poèmes furent véritablement terminés. Conçue au début des années 1890, cette composition dura jusqu’en 1901, et deux des morceaux furent publiés intégralement, mais le cycle lui-même fut abandonné. A la fin des années 1890, Bantock conçut une épopée de la vie du Christ,
Christus, qui se matérialisa dans une gigantesque partition intégrale pour orchestre de 700 pages. Il lui donna la description de «Festival Symphony in 10 parts». Les sections en étaient «Nazareth», «The Wilderness», «The Woman of Samaria», «Jerusalem», «The Mount of Olives», «The Paschal Eve», «Gethsemane», «The Judgement», «Calvary» et «Epilogue», ce dernier comprenant le grand chœur «Arise, Shine» en date du 21 août 1901. Le tout est composé de vingt-quatre morceaux dont
The Wilderness and the Solitary Place est le sixième. Par cette œuvre, Bantock anticipe clairement les oratorios d’Elgar,
The Apostles et
The Kingdom, mais bien que Bantock produise des épisodes hauts en couleurs et aux chœurs imposants, il ne possède pas le pathos de grande envergure d’Elgar ni la profondeur de ses connaissances bibliques. En 1900, Bantock publie (chez Breitkopf & Härtel) une version très réduite de l’œuvre sous forme de partition vocale, sous le titre
Christus, a festival symphony in five parts, dont il extrait plus tard deux brefs oratorios—
Christ in the Wilderness, en 1907, et
Gethsemane en 1910, qui connaîtront un engouement de courte durée. L’aria enregistré sur ce disque apparaît dans
Christ in the Wilderness en 1907 et on l’entendra dans l’œuvre complète à l’occasion du Three Choirs Festival de Gloucester la même année. Mais en fait, il sera entendu pour la première fois en rappel d’un concert à Hereford dès 1903. Avec ses impressions de danse exotique marquée par le tambourin, et les mélodies très caractéristiques des vents et des harpes, il s’entendra occasionnellement en rappel de différents concerts puis tombera dans l’oubli après la Seconde Guerre mondiale.
extrait des notes rédigées par Lewis Foreman © 2003
Français: Marie Luccheta