Nous avons peine à imaginer combien la première chaotique de
The Dream of Gerontius, en octobre 1900, fut dévastatrice pour Elgar, qui y avait mis tant de son âme. Malgré les encouragements d’amis proches, qui avaient saisi la véritable valeur de l’œuvre, les défaillances de l’interprétation plongèrent le compositeur dans les tréfonds du désespoir. Même quand son ami intime Ivor Atkins programma le Prelude dans un récital d’orgue à Worcester, une semaine à peine après l’exécution de Birmingham, il alla chercher consolation au golf, trop bouleversé pour y assister. Deux ans d’exécutions triomphales en Allemagne, à Sheffield et au Three Choirs Festival de Worcester effacèrent cependant presque le souvenir de ce jour effroyable; le reste n’est qu’histoire. L’arrangement pour orgue de
The Angel’s Farewell, publié par Novello, est de Herbert Brewer, organiste de Gloucester Cathedral et autre ami intime d’Elgar, dont il fut l’un des champions. Lorsque l’ami d’Elgar chez Novello, A. J. Jaeger (le sujet de la Variation «Nimrod»), entendit pour la première fois le compositeur jouer cette musique, il la qualifia de «troublante» et poursuivit: «Sa simplicité même est sa merveillosité, car c’est une sorte de simplicité que je n’ai jamais rencontrée auparavant, si éloignée des choses mondaines, si entêtante et étrangement fascinante».
extrait des notes rédigées par Stephen Westrop © 1998
Français: Hypérion