Christophe Huss
Le Devoir
septembre 2019

Lundi, nous écrivions que Charles Richard-Hamelin et Pavel Kolesnikov étaient parmi les cinq ou six pianistes les plus magiques à l’approche de la trentaine et voilà que Kolesnikov nous sort un CD Chopin avec en commun les quatre impromptus, ici disséminés dans le désordre au milieu de quatre valses, neuf mazurkas et la grande Fantaisie opus 49. Kolesnikov récidive donc en proposant un nouveau « voyage personnel » après son parcours magique à travers une sélection de mazurkas. Si Charles Richard-Hamelin est l’ami chaleureux qui vient vous jouer Chopin avec son cœur sur l’instrument qu’il semble avoir hérité de ses parents, Kolesnikov est le fascinateur qui, dans une ambiance sonore beaucoup plus calculée et sur un piano sans failles, vient vous hypnotiser et vous attirer dans son univers dès la Valse op. 69 no 1. La différence entre Charles Richard-Hamelin et Pavel Kolesnikov est que le Québécois idéalise ce dont on a rêvé alors que le Russe matérialise ce que l’on n’imaginait même pas. L’effet est le même ; la note aussi.

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