Christophe Huss
Le Devoir
février 2018

Si la majorité des versions orchestrales avaient cette logique, cette articulation, cette hargne, cette construction et cette tenue, la discographie serait jouissive ! Il est heureux de voir Marc-André Hamelin et Leif Ove Andsnes, qui se sont rencontrés sur scène lors de concerts, capables de livrer un tel CD alors qu’ils ne sont pas a priori liés aux mêmes éditeurs. Ce programme Stravinski à deux pianos est parfait. Le sacre, réduction de 1913 pour 4 mains joué sur deux pianos, est couplé au Concerto pour deux pianos de 1935 et augmenté de trois petites pièces : Madrid, Tango et Circus Polka. Ce n’est évidemment pas le premier enregistrement du Sacre à deux pianos, mais c’est assurément le seul bénéficiant d’une lecture aussi nette, nuancée et implacable sur des pianos aussi parfaits et parfaitement enregistrés. On espère que l’attrait du Sacre permettra de donner un coup de pouce à la notoriété d’un concerto qui le mérite sacrément !

Le Devoir