Jacques Bonnaure
Classica, France
décembre 2014

Ce volume V de la collection «Le concerto pour violoncelle romantique» réunit l'essentiel de l'œuvre pour violoncelle et orchestre de Saint-Saëns (savoir dans quelle mesure il est réellement romantique est une autre affaire!). Ne manquent que les pages originellement conçues pour violoncelle et piano et transcrites pour orchestre comme les deux Romances et la Suite op. 16 Le Cygne est ici joué dans une très jolie version pour violoncelle et deux pianos. Ce répertoire intéresse manifestement les violoncellistes, à considérer les nombreux enregistrements, complets ou partiels, qui ont paru ces dernières années (Henri Desmarquette, Luigi Piovano, Christian Poltera, Gautier Capuçon …). Il existait bien d'innombrables versions du Concerto nº 1, mais aujourd'hui, le Second (1902) est mieux connu et l'on s'aperçoit qu'il n'est pas moins intéressant, quoique d'accès moins évident, et le double concerto pour violon et violoncelle La Muse et le Poète (1910) est désormais très présent dans la discographie.

L'interprétation de Natalie Clein, actuellement professeur au Royal College of Music de Londres, est parfaitement accordée avec les conceptions d'Andrew Manze. Chez Saint-Saëns, les solistes ne doivent surtout pas faire les avantageux. Précision, rigueur, simplicité du lyrisme, culte du beau son, c'est tout ce qu'on leur demande. Peut-être l'impressionnant travail effectué par Andrew Manze en tant que violoniste «baroque» a-t-il marqué son approche de Saint-Saëns, don’t il donne une image vive et allégée, sans empâtement, plus chambriste que symphonique, ce qui convient absolument au propos de notre Camille national.