Perhaps the composition of this song has something to do with the death of Gautier and was composed in honour of the poet’s memory. It is one of two Bizet settings of the poet’s works dating from 1872 (the other is the duet
La fuite, also set by Duparc in 1871). It is, of course, Berlioz’s song from
Les nuits d’été which is the most famous setting of this lyric, and the comparison shows that Bizet felt the poem entirely differently. Bizet’s fluid and voluble setting uses six of Gautier’s eight verses, whereas Berlioz recasts the first verse of the poem as a recurring refrain and uses only two further strophes. Berlioz’s music is statuesque and elegiac; Bizet’s is passionately heartbroken with the opening melody in the piano suggestive of the cello section of a large orchestra, and a vocal line borne along by the slightly anonymous throbbing triplets typical of opera reductions. The flexibility and beauty of the tune (‘sempre senza rigore’) prophesies the seemingly effortless melodic invention of
Carmen which was to appear only three years later.
from notes by Graham Johnson © 1998
Peut-être cette chanson fut-elle composée lors de la mort de Gautier, en sa mémoire. Elle est l’une des deux mises en musique que Bizet composa sur des œuvres de ce poète à partir de 1872 (l’autre étant le duo
La fuite, également mis en musique par Duparc en 1871). La plus célèbre mise en musique de ce poème lyrique est bien sûr la chanson de
Les nuits d’été de Berlioz, qui nous révèle combien Bizet ressentit le texte différemment. Sa mise en musique fluide et volubile utilise six des huit strophes de Gautier, cependant que Berlioz refond la première strophe du poème en un refrain récurrent et n’utilise que deux autres strophes. La musique de Berlioz est sculpturale et élégiaque; celle de Bizet est passionnément brisée, la mélodie initiale (au piano) évoquant la section des violoncelles d’un grand orchestre, tandis que des triolets palpitants, légèrement banals, typiques des réductions opératiques, véhiculent une ligne vocale. La flexibilité et la beauté de la mélodie («Sempre senza rigore») annoncent l’inventivité mélodique apparemment aisée de
Carmen, qui devait voir le jour seulement trois ans plus tard.
extrait des notes rédigées par Graham Johnson © 1998
Français: Hypérion