The celebratory poem of Georgette Debladis,
C'est la paix, could not mask the horror of the war for Fauré or his acute awareness that far too many did not return from the fray. One of these, a cross-channel brother-in-art to Rupert Brooke and Wilfred Owen (though far less famous) was Jean de la Ville de Mirmont (1886–1914). As a frontispiece to the second edition of Jean de la Ville’s poems (1947) François Mauriac draws a touching pen-portrait of a talented fellow-student from Bordeaux – a tall, good-looking young man of the greatest sensibility. Born in a busy port, his poetry is full of dreams and fantasies concerning travel: Baudelaire-like journeys never undertaken, visits to continents as yet undiscovered and from which no vessel has ever returned. The poet died bravely in the first year of the war, leaving only a few works –
Lettres de guerre sent to his parents from the front, and a slim
recueil of poems. This was published in 1920 with engravings by Léon Dusouchet (one of which is reproduced here). The title of the first group of fourteen poems (from a total of forty-one) gave its name to the entire collection –
L’horizon chimérique – and to Fauré’s cycle. The poems the composer chose for setting are numbered 13, 14, 11 and 5 in the poet’s sequence. Fauré might have refused to write a work celebrating the allied victory, but one feels that he wished to honour a talent from the ranks of the fallen. Very untypically he did not alter a word of the poet’s texts (although he did excise one strophe). The work was given its first performance by its dedicatee, the talented young baritone Charles Panzéra (destined to become one of the most famous of French singers) in May 1922, accompanied by his wife, Magdeleine Panzéra-Baillot.
from notes by Graham Johnson © 2005
Pour Fauré, le poème commémoratif de Georgette Debladis,
C'est la paix, ne pouvait masquer ni l’horreur de la guerre, ni le fait que bien trop n’en étaient pas revenus – un fait dont il avait une conscience aiguë. Frère d’art, de l’autre côté de la Manche, de Rupert Brooke et de Wilfred Owen, mais bien moins connu, Jean de la Ville de Mirmont (1886–1914) fut de ceux-là qui ne revinrent pas. En frontispice à la seconde édition de ses poèmes (1947), François Mauriac brosse un touchant portrait de ce talentueux condisciple bordelais – un beau et grand jeune homme, doué de la plus extrême sensibilité. Né dans un port animé, il écrivit une poésie gorgée de rêves et de fantaisies liés au voyage: périples baudelairiens jamais entrepris, visites de continents encore inconnus et d’où nul vaisseau n’est jamais revenu. Mort bravement dans la première année du conflit, il ne laissa que quelques œuvres – des
Lettres de guerre envoyées du front à ses parents et un mince recueil de poèmes publié en 1920 avec des gravures de Léon Dusouchet. Le titre du premier ensemble de quatorze poèmes (sur un total de quarante et un) a donné son nom au recueil –
L’horizon chimérique – et au cycle de Fauré, lequel choisit de mettre en musique les poèmes nos 13, 14, 11 et 5. Fauré avait beau avoir refusé d’écrire une œuvre célébrant la victoire alliée, on n’en sent pas moins qu’il souhaitait honorer un talent issu des rangs de ceux qui étaient tombés au champ d’honneur. Chose exceptionnelle, il ne change pas un mot des textes (même s’il en retranche une strophe). L’œuvre fut créée en mai 1922 par son dédicataire, le talentueux jeune baryton Charles Panzéra (appelé à devenir l’un des plus célèbres chanteurs français), accompagné par sa femme, Magdeleine Panzéra-Baillot.
extrait des notes rédigées par Graham Johnson © 2005
Français: Hypérion