The position of this
cantique (Fauré declined to designate it a mélodie) at the end of the first Hamelle collection defies the work’s real chronology. The publisher was very keen (for the sake of good order and symmetry) that sixty Fauré songs should be parcelled into three volumes of twenty each. One of the casualties of this arrangement was the song
Barcarolle (an early song that found itself placed in the second volume);
Noël is a later work that was swept into the first recueil for convenience’s sake.
Noël was initially conceived as an occasional piece, a little Christmas song with harmonium accompaniment. The piano does not quite reproduce the colours of that instrument, but it is clear that Fauré had the festive sound of carillons in mind and the pianist must do his best as a bell-ringer. Fauré sometimes seems to lack the practical touch: here he writes music ‘for the people’ (simplified to a degree, and seemingly designed for a popular market) and yet the vocal-writing is far too demanding for any amateur, and the accompaniment would defeat most village organists. Great French composers seem traditionally permitted to write slightly awkward, and untypical, Christmas songs: thus Debussy’s
Noël des enfants qui n’ont plus de maisons, Ravel’s
Noël des jouets and Poulenc’s
Nous voulons une petite sœur. The text embraces a traditional religiosity (one could say exultantly so at the end of the piece); it belongs perhaps with the composer’s smaller sacred works and pièces d’occasion (like
Il est né, le divin enfant and
En prière) rather than with his mélodies.
from notes by Graham Johnson © 2005
La position de ce cantique (Fauré refusa de l’appeler «mélodie»), à la fin du premier recueil de Hamelle, contrarie sa véritable chronologie. Pour des raisons de bon ordre et de symétrie, l’éditeur tint absolument à regrouper soixante mélodies de Fauré en trois tomes égaux, faisant quelques victimes, telles
Barcarolle (page de jeunesse qui se retrouva dans le deuxième volume) ou
Noël (œuvre plus tardive qui, par commodité, fut intégrée au premier recueil). Cette pièce, initialement conçue comme une œuvre de circonstance, est un petit noël avec accompagnement d’harmonium. Le piano ne reproduit pas pleinement les couleurs de cet instrument, mais Fauré avait de toute évidence en tête les sonorités festives des carillons, obligeant le pianiste à être le meilleur carillonneur qui soit. Fauré semble parfois manquer de sens pratique: il compose de la musique «pour les gens» (simplifiée, mais jusqu’à un certain point, et apparemment destiné à un marché populaire), mais son écriture vocale est bien trop exigeante pour un amateur; quant à l’accompagnement, il mettrait au défi la plupart des organistes de village. Les grands compositeurs français semblent traditionnellement autorisès à écrire des noëls un rien délicats et atypiques – ainsi le
Noël des enfants qui n’ont plus de maisons de Debussy, le
Noël des jouets de Ravel et
Nous voulons une petite sœur de Poulenc. Le texte embrasse la religiosité de mise (avec exultation, même, pourrait-on dire au vu de la conclusion); et, tout comme
Il est né, le divin enfant et
En prière, ce
Noël ressortit peut-être davantage aux œuvrettes sacrées et pièces de circonstance qu’aux mélodies de Fauré.
extrait des notes rédigées par Graham Johnson © 2005
Français: Hypérion