Christophe Huss
Le Devoir
février 2021

L’étiquette anglaise Hyperion est la plus riche en grands pianistes. S’y côtoient Marc-André Hamelin, Steven Osborne, Pavel Kolesnikov et Stephen Hough, quatre artistes dont chaque parution est un événement. Vida Breve, enregistré en décembre 2018, comprend la Chaconnede Bach transcrite par Busoni, la Sonate funèbre de Chopin, Funérailles de Liszt et doit son titre à celui de la Sonate no 4 composée par Stephen Hough lui-même. Le programme, une méditation sur la mort, comprend aussi une fantaisie en clair-obscur de Busoni sur Carmen de Bizet. On connaît Stephen Hough comme un grand virtuose, mais aussi comme un grand penseur. Il plonge corps et âme dans les tableaux angoissés (Funérailles de Liszt) sur son piano Yamaha CFX aux couleurs plus ouvertes et brillantes que mordorées. En tant que compositeur, Hough laisse couler son inspiration impromptue, plus qu’il ne structure, malgré un fugato très virtuose. Ce serait amusant d’avoir un jour un CD associant, à parts égales, des œuvres de Hamelin par Hough, et vice-versa.

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