Christophe Huss
Le Devoir
octobre 2016

Cette rentrée discographique est une vraie fête du piano. Hyperion, qui vient de publier l’un des grands disques de l’année tous répertoires confondus—une sélection de Mazurkas de Chopin par Pavel Kolesnikov—, poursuit sur sa lancée avec le plus discret des grands pianistes de notre temps, Steven Osborne. La discographie d’Osborne est une suite de miracles, avec au sommet les Préludes de Debussy et de Rachmaninov, l’intégrale Ravel et un premier CD Beethoven (Pathétique, Clair de lune, Waldstein). Malgré la récente parution de la sonate Hammerklavier par Grigory Sokolov, Osborne s’affirme comme un très grand interprète de ce monument—plus convaincant que Perahia ici en récital. Il prend la sonate à bras-le-corps dans une vision intraitable anticipant les derniers Quatuors. Dans les sonates op. 90 et 101, la poésie du toucher d’Osborne et son tact musical sont à leur comble.

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