Christophe Huss
Le Devoir
octobre 2016

Alors qu’Hyperion a dans ses rangs Marc-André Hamelin, Stephen Hough, Steven Osborne, plus quelques autres, le label anglais a engagé Pavel Kolesnikov, lauréat du Concours Honens en 2012. Son CD de Mazurkas de Chopin, un pur miracle, est assurément en lice pour le top 3 des meilleurs disques de 2016.

Fa dièse mineur : c’est l’une des tonalités les plus dramatiques de la musique. Mozart n’a osé s’y accrocher que deux fois (emblématiquement dans le mouvement lent du 23e Concerto) en plus de 600 oeuvres. La Mazurka en fa dièse mineur op. 59 n° 3, cinquième station du parcours de Kolesnikov, est quasi irréelle de finesse de sentiment et de toucher. Mais le meilleur est dans ce qui s’enchaîne  … Car Kolesnikov propose un parcours personnel d’une lumineuse intelligence en 24 volets à travers la soixantaine de Mazurkas. On est au-delà de Rubinstein, le mètre étalon ès mazurkas. Cela dit tout de ce disque qui laisse pantois.

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