The songs were composed at the end of the summer of 1943. Someone brought the composer the first edition of
Les yeux d’Elsa (published wisely in Switzerland) by Louis Aragon (with his wife Elsa cast in a Nusch-like role of inspiratrice). Poulenc would have skipped the pontifications of the thirty-one page preface and noted a sequence of night-poems, including
La nuit de Dunkerque where the uncompromising and self-regarding guardian of Communist party purity turns chansonnier in time of war.
Fêtes galantes follows on page 49 and
C on page 55. The composer had known Aragon (1897–1982), uncomfortable surrealist colleague of Éluard, since his teens, but his poetry is not Poulenc’s normal stamping ground. As in
Miroirs brûlants he conceived a twin-set where a deeply serious song is followed by a helter-skelter scherzo.
from notes by Graham Johnson © 2013
Les
Deux Poèmes de Louis Aragon sont du parfait Poulenc. Dans
C, Louis Aragon (1897–1982) voit dans la chute de la France entre les mains allemandes, en 1940, le piteux dénouement de siècles de fausses valeurs et d’un patriotisme fondé sur l’exploitation des classes. Sur le papier, les mots peuvent paraître amers et rageurs, mais Poulenc y décèle le déchirement: le poète marxiste et le compositeur châtelain (il possédait une superbe maison de campagne à Noizay, près de Tours) sont unis dans cette chanson par un même droit d’être français.
Fêtes galantes est un antidote à un apitoyement par trop nationaliste. La nation qui produisit les courtisans froidement élégants des «Fêtes galantes» de Watteau, sous le règne de Louis XV, est maintenant en plein désarroi, sous l’assaut des envahisseurs nazis. L’élégance n’est plus guère de mise dans la comédie de mœurs, mais les mœurs ont beau partir en fumée, la comédie reste. La vie sous l’Occupation changea bien des choses, mais l’institution de la chanson de cabaret, chantée à plein gosier, vulgaire et poétique à la fois, ne pouvait être qu’insolemment, irrésistiblement française.
extrait des notes rédigées par Graham Johnson © 1985
Français: Hypérion