At this time the public could not get enough of the songs of Massenet. His ‘affected listlessness’ (Noske) is here emulated by Fauré, as it was to be copied by Debussy in the early 1880s. A languid little vocal melody, almost parlando, is borne along by gently undulating semiquavers that, in true Massenet fashion, owe something to Schumann’s
Dichterliebe. The first two strophes are identical, but the vocal line of the third is tinged by the major key and becomes gradually animated (via throbbing syncopations in the bass). There is a forte climax on the third page (more suited to the musical structure than the words) where desperation, and the singer’s top, are simultaneously revealed. A decrescendo and coda return to gentle ennui. Years later, Reynaldo Hahn, pupil of Massenet, loved to write songs like this where a change in the final strophe (often an exquisite pay-off) crowns an expanse of murmuring inactivity (
L’heure exquise,
L’infidélité). Fauré, however, quickly moved away from a formula that sounds fin de siècle before its time.
from notes by Graham Johnson © 2005
À l’époque, le public n’en avait jamais assez des mélodies de Massenet, dont Fauré imite ici la « langueur affectée » (Noske), tout comme Debussy devait le faire au début des années 1880. Une petite mélodie vocale alanguie, presque parlando, est portée par des doubles croches doucement ondoyantes qui, à la vraie mode de Massenet, empruntent à la
Dichterliebe schumannienne. Les deux premières strophes sont identiques, puis la ligne vocale de la troisième, nuée par la tonalité majeure, s’anime peu à peu (via de battantes syncopes à la basse). Un climax forte apparaît à la troisième page (soigneusement mis là pour la structure musicale davantage que pour le texte), où la désespérance et l’aigu de la chanteuse sont dévoilés en même temps. Puis un decresendo et une coda retournent au doux ennui. Des années plus tard, Reynaldo Hahn, un élève de Massenet, adorera écrire ce genre de mélodies, où un changement dans la dernière strophe (souvent un exquis dénouement) couronne une étendue d’inactivité bruissante (
L’heure exquise,
L’infidélité). Fauré, toutefois, abandonna bien vite cette formule qui sonnait fin-de-siècle avant l’heure.
extrait des notes rédigées par Graham Johnson © 2005
Français: Hypérion